En mode slow – Episode 20

Bienvenue dans « En mode slow », le podcast pour explorer et améliorer ta relation aux vêtements.

L’épisode est également disponible en retranscription écrite ci-dessous si tu préfères la lecture à l’écoute.

« En mode slow » est disponible sur toutes les platerformes habituelles (spotify, google podcast, apple podcast, anchor).

L’épisode te fait réagir? N’hésite pas à laisser un commentaire ci-dessous ou à venir en discuter sur instagram.

Dans cet épisode, j’aimerais te parler d’une situation que j’ai vécu récemment qui m’a mise face à mes contradictions et m’a questionné.

Nous sommes fin janvier et c’est donc bientôt carnaval. Je fête carnaval depuis mon adolescence et j’ai beaucoup de plaisir à me déguiser.

Cette année, armée de mes convictions, je suis d’abord partie dans l’idée de remettre un ancien costume.
La créativité ayant pris le dessus après avoir discuté avec mes copines, nous sommes parties sur quelque chose de nouveau, un déguisement d’Ursula, la méchante dans la petite sirène, pour moi.

A ce stade, j’avais toujours pour objectif de le réaliser le plus possible en récup. J’ai donc commencer à fouiller dans mes tissus et mes vêtements, puis sur les sites seconde main.
Mais très vite, je me suis retrouvée face au délai qui se rapproche et à mon manque de temps pour faire des recherches, adapter, transformer voire tout réaliser moi-même.

N’ayant pas trouvé mon bonheur en deuxième main pour les pièces de base de mon costume, je me suis résignée à les acheter sur Zalando.

Et là un phénomène assez questionnant s’est mis en marche. Si j’ai ressenti beaucoup de résistance à acheter la première pièce auprès d’une marque traditionnelle, j’ai eu moins d’état d’âme pour la deuxième.

Je me suis ensuite retrouvée à commander encore un accessoire et j’ai failli en commander un autre. Mais j’ai finalement eu la présence d’esprit de chercher à nouveau en seconde main pour ce dernier accessoire, un sac coquillage.

Ce qui m’a interpellé, c’est que j’ai vraiment ressenti cette envie acheteuse et les phénomènes de négociation qui se sont mis en place avec moi-même pour la satisfaire. Comme une rechute après une période d’abstinence.

Pourtant, je n’ai pas l’impression de me refréner particulièrement d’habitude. Au contraire, ma transition vers la slow fashion a été progressive et s’est faite assez naturellement.

Je retire donc de cette expérience une belle leçon d’humilité que j’avais envie de te partager.

Car en tant que coach, experte ou guide sur un sujet particulier, on prend forcément la position de quelqu’un qui a une longueur d’avance sur les personnes qu’on accompagne. En général, on a déjà expérimenté et dépassé le problème qu’elles rencontrent, donc on a un peu cette position de rôle-modèle qui montre que c’est possible.

Et même si c’est super important de montrer l’exemple et qu’il y ait une cohérence entre nos paroles et nos actes, c’est avant tout important, selon moi, d’être authentique, de se rappeler que personne n’est parfait et surtout d’accepter que le changement de nos habitudes n’est pas linéaire.

Un retour en arrière ne signifie pas que tout est perdu, que tous nos efforts ont été vain et qu’on se retrouve au point de départ. Bien au contraire!

Nous sommes faits de contradictions et d’ambivalence. Il me paraît primordial d’en avoir conscience et d’oser l’assumer pour continuer à avancer sans se décourager, de manière toujours plus pérenne et cohérente, pas après pas.

Si cette thématique te parle, j’ai déjà partagé une expérience similaire dans l’épisode 12 intitulé « Perfection et exemplarité: amies ou ennemies ».

Ce que j’aimerais t’inviter à faire, si tu le veux bien, c’est de réfléchir à tes propres contradictions avec les vêtements, de les observer avec beaucoup de bienveillances, en reconnaissant le chemin parcouru malgré tout, et en identifiant ce que tu souhaites encore améliorer.