En mode slow – Episode 12


Bienvenue dans « En mode slow », le podcast pour explorer et améliorer ta relation aux vêtements.

Le podcast « En mode slow » est de retour! Et il est désormais disponible en retranscription écrite ci-dessous si tu préfères la lecture à l’écoute.

Les ressources mentionnées dans cet épisode:

« En mode slow » est disponible sur toutes les platerformes habituelles (spotify, google podcast, apple podcast, anchor).

L’épisode te fait réagir? N’hésite pas à laisser un commentaire ci-dessous ou à venir en discuter sur instagram.

Hello!

Me voilà de retour après plusieurs mois d’absence sur le podcast et ça me fait super plaisir

J’avais prévu de parler conseil en image mais voilà qu’un autre thème m’est venu soudainement à l’esprit et j’ai eu envie de te le partager directement, alors qu’il est encore bien présent dans mes réflexions.

Ce thème m’a été inspiré suite à deux contenus que j’ai vu passer sur les réseaux sociaux. Le premier est une publication de Tina Valentina qui parle de son burn-out en cuisine et le deuxième est un épisode de podcast de The Bold Lab qui parle d’authenticité vs perfection.

Je t’invite à aller les découvrir mais voici déjà une petit résumé pour que tu comprennes pourquoi ils m’ont inspiré cet épisode:

  • Tina Valentina est prof de yoga et nutritionniste. Dans une de ces dernières publications elle parle de la pression qu’elle s’est mise dans la préparation de ses repas qui la conduit à un burn out en cuisine, comme elle l’appelle.
  • Dans l’épisode 142 de son podcast « Business and lifestyle design » Fanny Wicky explique pourquoi c’est normal qu’un ou une coach rencontre aussi des problèmes dans son domaine d’expertise.

Ces deux publications m’ont fait me questionner sur les notions de perfection et d’exemplarité. Je te propose donc de te partager mes réflexions.

Je réfléchis beaucoup à la meilleure manière d’inciter au changement, notamment par rapport à notre relation aux vêtements.

Pour moi il y a deux options:

  • informer et dénoncer les comportements néfastes
  • montrer les solutions et les « bons » comportements

Je suis beaucoup plus à l’aise avec la deuxième option même si je pense qu’il faut un mixe des deux.
Car on ne peut pas changer un comportement si on n’a pas conscience qu’il est néfaste.
Mais je reste persuadée que la culpabilité et la peur ne peuvent pas procurer des changements durables. Elles provoquent peut-être des changements plus rapides mais qui ne s’inscrivent pas dans la durée. En effet, dès que le danger s’éloigne, nous retombons dans nos vieux travers.

Donc si on part plutôt sur l’idée de proposer des solutions, de montrer comment faire pour faire mieux, on se positionne forcément en exemple dans le domaine concerné et on a donc automatiquement un certain devoir d’exemplarité. C’est une question de cohérence et d’authenticité.

Néanmoins, je me rends compte que ce devoir d’exemplarité peut parfois être trop extrême et même être contre-productif.
Et c’est là qu’on rejoint la notion de perfection.

Pour inciter au changement dans une approche positive et bienveillante, il me paraît essentiel d’être conscient que la perfection n’existe pas et qu’elle ne doit pas être un but.

Au lieu de chercher à être parfaite dans nos achats de vêtements par exemple, cherchons plutôt à faire de notre mieux avec les moyens que nous avons à disposition, sans nous inventer de fausses excuses mais sans nous fixer des critères inatteignables et surtout en essayant de garder le plaisir de le faire.

En effet, comment puis-je m’identifier à quelqu’un qui paraît absolument parfait? Comment puis-je avoir envie d’amorcer le changement si celui-ci me paraît inatteignable? Ce n’est pas possible ou en tout cas très difficile.

Il est important de se rappeler que nous sommes faites de contradiction et surtout que nous sommes des êtres imparfaits.
Se fixer des objectifs, vouloir faire le mieux possible est très bien, c’est ça qui nous rend fière de nous et qui nous pousse en avant. Mais faisons-le avec bienveillance et humilité!

Cette réflexion que je te partage aujourd’hui, j’essaie de me l’appliquer également à moi-même car ce devoir d’exemplarité je le vis forcément à travers Be chic be ethic.

J’aimerais donc te raconter une petite anecdote liée à un de mes derniers achats vestimentaires afin d’illustrer cela et aussi, je l’espère, te déculpabiliser et t’encourager à adopter la slow fashion en restant bienveillante avec toi-même.

En novembre l’année passée, je suis partie en week-end à Lyon avec des copines. Nous avions prévu une demi-journée de shopping.
En bonne promotrice de la slow fashion, j’avais sélectionner quelques adresses de boutiques écoresponsable et seconde main. Mais nous sommes aussi allées dans des magasins traditionnels car mes amies en avait envie.

Ma première impression, moi qui n’était plus entrée dans ce genre de magasin a été de me sentir oppressée par ces tonnes de vêtements à disposition. J’ai même ressenti un certain dégoût lorsque j’ai touché les matières synthétiques. Dans un premier temps, je n’ai donc eu aucun problème à ne rien acheter.

En fin de journée, nous sommes entrées dans la dernière boutique. Je ne sais plus si c’était chez Naf Naf ou Promod. Là encore, à première vue, beaucoup trop de monde, beaucoup trop de vêtements. Mais tout à coup j’ai été attirée par un pull qui avait l’air tout doux, avec une coupe sympa. Je me suis approchée est en effet, il était très agréable au toucher et très bien coupé.

Ma première réaction a été de me dire: « Non non non, je n’achète pas de la fast fashion! » Finalement je l’ai quand même enfilé et j’ai décidé de le prendre.

Et je dois dire que je l’ai énormément porté cet hiver mais toujours avec cette petite pointe de culpabilité. Avec même presque la peur qu’on me fasse un compliment et qu’on me demande où je l’avais trouvé.

En prenant du recul aujourd’hui site à tout ce que j’ai partagé plus haut, je me dis que c’est bête car

  1. cela gâche mon plaisir de le porter,
  2. c’est m’infliger ce que j’essaie justement d’éviter à mes clientes, à savoir la culpabilité,
  3. c’est me faire croire je devrais être exemplaire et surtout vous faire croire que je suis parfaite alors que ce n’est pas le cas.

Donc finalement, j’ai plutôt envie de retenir mon évolution.
Il y a quelques années je n’aurais pas acheté une seule pièce mais des dizaines dont une grande partie qui auraient été oubliés au fond de mon armoire.

J’ai aussi envie de retenir ce que ça m’a appris. Peut-être qu’une autre fois je pourrais juste prendre note de ce qui me plaît dans le vêtement en question et me laisser du temps pour en trouver un similaire auprès d’une marque écoresponsable.

Voilà pour cet épisode spontané!
Si ce partage t’a interpellée, si tu as toi aussi l’impression de te mettre trop de pression parfois ou si au contraire tu penses que l’exemplarité est un non négociable, viens en discuter sur instagram ou en commentaire sous cet article!